La télévision dans les années 1960
Autre extrait du livre de Véra. Sur la photo on voit sa mère, à Beauregard, face à son nouveau poste télé noir et blanc. On aperçoit (au moins sur la photo originale) la speakerinne Jacqueline Cora.
Je ne saurais dire en quelle année nous avons eu la télévision. Une antenne collective avait été installée sur le toit de notre bâtiment, et les locataires qui le souhaitaient pouvaient acquérir, pour une somme modique, un petit téléviseur. Le tube de ce poste était teinté en bleu vers le haut , en vert dans le bas et rosé au centre, ceci pour donner l’illusion de la couleur.
Plus tard, la situation financière évoluant, nous avons pu acheter un poste de télévision plus grand, en noir et blanc bien sûr, la couleur n’ayant fait son apparition qu’en 1967.
Maman était la reine du tripatouillage. Dès qu’elle jugeait que l’image était trop étirée ou trop large, ou pas assez nette, elle prenait un tourne-vis et après avoir démonté le cache, commençait à effectuer ses réglages à l’arrière de l’appareil, vissait et dévissait les lampes, tournait des boutons, nous demandant de lui dire si cela allait ou pas.
Bref, ses interventions répétées aboutissaient généralement à une ligne blanche barrant l’écran ou à une neige qui n’avait rien d’hivernale !
Alors, il fallait se résoudre à appeler le réparateur qui pestait à chaque fois et lui disait en partant : « vous n’y touchez plus ». C’était peine perdue !
Nous, les enfants, regardions très peu la télévision, non pas par interdiction mais parce qu’il n’existait pas d’émissions destinées à la jeunesse. Je me souviens essentiellement de Zorro, de Rintintin, d’Aigle Noir, de la piste aux étoiles, surtout regardée par mon père qui aimait le cirque, et de la séquence du spectateur avec ses extraits de films.
Nous regardions également en famille « les cinq dernières minutes » avec Raymond Souplex, l’inspecteur Bourel, qui nous tenait en haleine effectivement jusqu’aux cinq dernières minutes de l’enquête pour nous révéler, si nous ne l’avions pas encore deviné, qui était le coupable en disant : « bon sang, mais c’est bien sûr !»
Mon père ne manquait pas de regarder « Cinq colonnes à